Quatre tables de chef pour joyeux épicuriens
N’y a-t-il pas plus chic que de s’attabler à l’abri des regards ? Partagé entre un sentiment d’appartenance et l’impression d’être considéré comme un convive à part, les tables de chefs sont le meilleur moyen de passer un moment au restaurant en toute liberté. Faut-il montrer patte blanche lors d’une réservation afin de garantir son attribution ? Devez-vous dépenser plus pour être digne de vous y attabler ? Les grands groupes de restauration hexagonaux aux pratiques détestables de boîte de nuit ne sont pas (encore) arrivés à Genève, alors rassurez-vous, votre sourire et une certaine forme de fidélité suffira. Soyez des plus sympathiques, agréables et désireux surtout de passer un bon moment et tentez l’expérience !

Le Dorian, à l’abri des regards
Avec les premiers rayons du soleil, vous avez sûrement déjà dû vous attabler à la terrasse du Dorian. Lors d’une journée où la bise souffle, vous avez pu vous restaurer dans la véranda ou dans la salle principale. Mais quelle que soit la météo du jour, vous n’avez sans doute pas remarqué la table du chef Florian Le Bouhec, cachée dans un recoin du restaurant, entre la cuisine et le bar orné de coquillages. Comme un hymne à la fraternité gastronomique et au copinage viticole, elle symbolise des retrouvailles culinaires de haut vol à l’abri des regards. Un aparté par excellence et un moment intimiste qui soudent les amitiés autour d’une entrée à partager et d’une pasta à déguster. Alors que les décibels grimpent dans la salle principale au moment du coup de feu, les flacons s’ouvrent en toute quiétude du côté de la table du chef. Vous pouvez même chuchoter vos secrets les plus intimes sans que personne ne vous remarque…

La Micheline, un pied en cuisine
C’est la numéro 45 ! Sachez-le au moment de la réservation. Même si une large paroi vitrée vous sépare de la cuisine, vous vivrez au rythme du service de la brigade du chef Andres Arocena. Ne soyez pas étonnés d’entendre les « oui chef » repris par les cuisiniers à la suite de l’annonce d’une commande passée par le maître d’orchestre des fourneaux. Pas plus intimiste qu’une autre, cette table est néanmoins un emplacement de choix pour tout épicurien qui se respecte. Grâce à la vue sur la cuisine, les convives pourront admirer le travail minutieux des cuisiniers en place. Avec le directeur de salle Louis Badin en meneur du ballet, laissez-vous entraîner dans un monde où la cuisine basque ne fait qu’un avec la gastronomie française.

Matière, mi-salle, mi-fourneaux
Logée entre la salle principale et le monde de la cuisine, cette table est intimiste et discrète sans forcément se couper de l’ambiance bistrot du restaurant Matière. Avec sa banquette semi-arrondie, elle permet d’accueillir jusqu’à huit convives tout prêts à se délecter des derniers plats élaborés par Freddy Garanjoud. Étant à proximité de la partie des fourneaux, vous entendrez surement le directeur des lieux Lionel Schneider et son épouse Marion Ollivier lancer les commandes à la cuisine. Cette table représente bien la vie de cet établissement qui a rapidement su conquérir les cœurs des gourmets genevois. Difficile de ne pas être séduit par ce moment gourmand par excellence.

Natürlich, passion fourneaux
La « table du chef » la plus connectée aux cuisines est celle du restaurant Natürlich. Tout à la fois comptoir surélevé et table de bar avec ses chaises hautes, la table du chef représente un espace à part dans le restaurant ainsi qu’une place de choix pour de joyeux lurons prêts à passer un bon moment. Si la pièce principale est relativement sombre, celle du fond est plus lumineuse tout en gardant un aspect chaleureux. Le mode partage s’impose au niveau des entrées avant de basculer éventuellement sur une belle côte de boeuf et ses pommes de terre grenailles. Tandis qu’Ilias Tanoudis vous accompagnera concernant le choix des mets, du côté des flacons une carte des vins très élaborée vous sera présentée avec brio par le sommelier Giuliano Frassineti. Une raison de plus pour vous laisser porter « tout naturellement ».
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