Pasquale Silletti, la scène d’un café authentique

Anaïs Richard

29 septembre 2025

Des Pouilles à Genève, Pasquale Silletti a troqué l’art du cocktail contre celui du café. Avec Beau Coffee, il défend une vision simple : l’authenticité du goût et la richesse du partage.

Au cœur de Genève, à deux pas du tumulte urbain, une petite adresse rayonne d’authenticité : Beau Coffee. L’espace est intimiste, les conversations franches et l’odeur du café enveloppante. Derrière le comptoir, un homme aux gestes précis, au sourire attentif : Pasquale Silletti. Avec son épouse, il a fait de ce lieu bien plus qu’un café, un véritable repaire pour les amateurs de rencontres sincères et de saveurs vraies.

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Pasquale Silletti chez Beau Coffee à Florissant ©Edouard Amoiel

Une révélation

Originaire des Pouilles, Pasquale a grandi dans cette Italie où le café se boit debout, rapidement, au comptoir. Là-bas, c’est un rituel social, presque un passage obligé, mais rarement une expérience gustative. « On mise tout sur la texture », nous confie-t-il. Pourtant, son destin ne semblait pas écrit autour du café. Mixologue pendant seize ans, il a écumé compétitions et événements, perfectionnant son art du cocktail. C’est au détour d’un championnat italien qu’il découvre, en coulisses, l’univers foisonnant du café de spécialité. Une révélation.

Après une activité bénévole de management de volontaires lors des compétitions, il décide de suivre une formation de barista. Son horizon s’ouvre : il s’installe à Genève, apprend le français sur le terrain, et avec deux associés, lance The Barista Lab en pleine pandémie. L’aventure se poursuit avec Beau Coffee, contraction de Be Authentic. Tout un manifeste. Ici, on vient partager : « Qui n’aime pas partager ne vient pas ici », résume-t-il.

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Le comptoir de Beau Coffee ©Edouard Amoiel

Un café international

Le café, pour Pasquale, n’est jamais figé. Chaque mois, il invite un torréfacteur à proposer sa sélection, suivant la chaîne, du grain à la tasse. Il n’existe pas de café parfait, insiste-t-il, mais des moments parfaits : une amertume qui réveille, une douceur qui réconforte, un goût qui rassemble. À Genève, il a su fédérer une communauté autour de cette philosophie.

Mais cette volonté d’authenticité va encore plus loin. Pasquale propose des formations directement au domicile de ses clients. Il ne s’agit pas d’enseigner un geste technique abstrait, mais d’apprendre à sublimer le café avec les moyens du bord. Et alors que Beau Coffee commençait son aventure sur les traces du café à l’emporter, Pasquale mettait au point son premier mélange « Mimi », élaboré sur une simple machine à espresso domestique. Un clin d’œil tendre et un hommage à ses débuts. Aujourd’hui encore, le Mimi reste la signature de la maison, conçu pour que le client retrouve, chez lui, le même goût, la même émotion que sur place.

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Les « goodies » de Beau Coffee ©Edouard Amoiel

Une expérience sous le signe du détail

À la carte, le café dialogue avec des pâtisseries locales, pensées pour tous. Sans lactose, sans gluten, légères et digestes, elles conviennent à merveille à la dégustation. Car ici, chaque détail compte. Chaque tasse est une scène, chaque service une performance où Pasquale se réinvente acteur, lui qui, enfant timide, avait appris à se révéler grâce aux comptoirs italiens.

En quelques années, Pasquale Silletti a transformé un simple café en une véritable communauté. Dans le quartier de Florissant, Beau Coffee a su s’imposer comme une adresse où authenticité rime avec convivialité.


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