Anouch, le restaurant où cuisine rime avec solidarité

Deborah Ambrosio

14 septembre 2025

Entre racines arméniennes et thaïlandaises, cuisine de marché et respect des producteurs, Tamara Hussian et Kamonchat Waiyakan inventent une gastronomie cosmopolite et engagée.

Tamara Hussian, cheffe de cuisine, et Kamonchat Waiyakan, cheffe de salle et sommelière, sont cousines. Après plusieurs années passées dans différents établissements, elles ont ressenti le même besoin : créer leur propre lieu, défendre les producteurs et proposer une cuisine sincère. Ainsi est né Anouch, un restaurant chaleureux et convivial, où tout est élaboré avec passion et savoir-faire. Leur vision était claire : bâtir un lieu de vie agréable, autant pour les clients que pour les employés et les fournisseurs. Un véritable écosystème vertueux où chacun trouve sa place.

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Tamara Hussian et Kamonchat Waiyakan © DR

Une cuisine ancrée dans le produit

Leur philosophie est simple : construire un plat autour d’un produit bien sourcé, élevé ou pêché avec intelligence et respect. Elles aiment sublimer des morceaux de viande peu nobles ou des poissons oubliés, riches en potentiel gustatif. Leur créativité s’exprime aussi dans des plats végétariens audacieux, comme leur recette autour de la betterave, qui a converti plus d’un client réticent. Leur fierté et leur identité sont symbolisées par leur pain au levain, pétri chaque jour : un produit simple, universel, propice au partage. Leur cuisine cosmopolite reflète leurs racines : arméniennes pour Tamara, thaïlandaises pour Kamonchat, mais aussi leurs nombreux voyages. La carte garde une dominante orientale, tout en restant ouverte à toutes les saveurs, sans jamais s’enfermer dans un style figé.

Pour elles, la restauration doit s’adapter aux réalités actuelles, car même si les crises climatiques, sociales et économiques rendent le métier plus complexe que jamais, le respect des producteurs, des produits et des équipes doit rester au cœur du travail. Chez Anouch, souplesse et intelligence guident chaque choix : adapter le menu aux régimes alimentaires des clients, composer avec les récoltes dictées par la météo, ou encore s’ajuster aux arrivages du marché. La carte évolue ainsi au gré des saisons et des livraisons.

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Le restaurant Anouch à Genève ©DR

Solidarité entre professionnels

Mais cette flexibilité a ses limites : Tamara et Kamonchat regrettent l’impact des annulations de dernière minute et rappellent combien le respect du travail des restaurateurs est essentiel. Leur conviction est claire : la solidarité entre professionnels doit primer sur la compétition, pour rendre le métier plus durable et plus humain. Chaque semaine, elles vont donc au marché rencontrer leurs producteurs. Anouch n’est pas seulement un restaurant, mais un écosystème où chaque acteur compte. Ce lien direct nourrit leur cuisine autant que leurs valeurs. Être restaurateur, affirment-elles, c’est aussi être client chez les autres, pour soutenir, partager et renforcer une solidarité indispensable dans ce métier exigeant.


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