Passion Nippone

Genève mon amour

Alors que le monde de la restauration est en pleine mutation et que les retombées de la crise sanitaire laissent planer de profondes incertitudes, le clan Kakinuma sort pour la première fois de sa zone de confort sous l’impulsion de Yoss et de son frère Kohei : en pleine année Covid deux Temaki Bars sont ouverts et un projet pharaonique à la Place de Neuve voit le jour en association avec le groupe M3. Découverte d’une épopée culinaire qui ne fait que commencer.

Passionnée par les voyages, Sho Kakinuma débarque la première sur les rives du lac Léman afin d’apprendre la langue de Molière. Avant de maîtriser la cuisine de son pays d’origine, Shinya Kakinuma, quant à lui, commence son éducation gastronomique par l’apprentissage de la cuisine française. Après quelques années derrière les fourneaux de divers établissements hexagonaux, c’est au restaurant Uchino à Versoix qu’il choisit d’aiguiser ses couteaux.

A mille lieues du Japon, le couple se rencontre donc en terre helvétique et se marie six mois plus tard. « Ils se sont très rapidement bien sentis à Genève » raconte le fils. Débutent alors les premiers pas d’un couple qui se taille une solide réputation dans l’univers culinaire genevois. Avec une qualité irréprochable en matière de sélection des produits, une régularité d’exécution à toute épreuve et un service sobre et élégant, le restaurant Kakinuma fait fureur.

Elan de jeunesse

Yoss Kakinuma est loin de l’image du « fils de » que son nom et son métier pourraient laisser croire. Diplômé de la prestigieuse École Hôtelière de Lausanne, il passe tous ses congés dans le restaurant de ses parents en compagnie de son frère. Élevé à la dure mais dans une ambiance aimante, il prend conscience de la difficulté du métier et de son impact sur une vie de famille. « Il fallait mettre la main à la pâte » se remémore Yoss avant de poursuivre. « Cette participation n’a jamais été une obligation et elle s’est très vite transformée en une passion pour laisser place à une vocation. Je n’ai jamais envisagé un autre futur et finalement tout s’est fait très naturellement ».

Avant d’intégrer la structure familiale, il décroche en 2018 un poste chez Noma, restaurant à la renommée planétaire orchestré par le chef René Redzepi. Une expérience qui marque le jeune apprenti au fer rouge. Il revient à Genève galvanisé par cette expérience formatrice. Aucun doute, il est grand temps de faire évoluer la marque Kakinuma. Après une courte collaboration au sein d’un hôtel de Crans-Montana, la famille ouvre son premier Temaki Bar sur la rive droite de Genève. « Mon père a eu l’idée de ce concept et nous l’avons concrétisé » avoue-t-il. Un deuxième suivra quelques mois plus tard au dernier étage du Bon Génie.

Mais c’est un véritable coup tonnerre que l’officialisation d’un monumental projet en collaboration avec le groupe M3. En lieu et place de l’ancienne arcade du Restaurant Duchessa dont le concept avorta, la famille Kakinuma voit grand et tape fort. Au sein d’un même lieu, quatre différents styles de restaurant japonais verront le jour courant 2022 ; un bistrot, un espace teppanyaki (type de cuisson autour d’une plaque chauffante), un salon de thé et un restaurant gastronomique. Son nom ? Gaku ! Vivement l’année prochaine…