Mapo voyageur

Drôles de dames

Mais cette recette de stabilité n’est pas forcément appliquée par tout le monde. Le Mapo est une affaire de couple. Comme souvent, il est derrière les fourneaux et elle virevolte au-devant de la scène. Ici, l’équilibre réside dans ce merveilleux duo qui tient la barre en traversant les tempêtes avec brio. Même si la vie n’est pas un long fleuve tranquille, ce bistrot remplit les exigences en matière de réussite, celles qui font défaut à la plupart des novices se lançant dans la restauration,  avec un facteur clé : la constance ! Sans tomber dans le protocolaire guindé ni dans la familiarité débordante, Emmanuelle et son équipe offrent un service rigoureux et décontracté tout à la fois. De « drôles de dames » qui viennent du reste égayer la salle avec passion et justesse.

Côté cuisine, Paul-Etienne et sa brigade assurent avec quelques nouveautés et rassurent avec les plats emblématiques qui ont construit la réputation de la maison. Aux côtés de l’incontournable bœuf façon « Tigre qui pleure » et ses condiments thaï, l’élégant gravlax de saumon et sa sauce sésame et wasabi sont toujours en tête de lice du menu. Difficile de ne pas résister au Taco à la truffe, mozzarella, parmesan, roquette et agrumes en parcimonie ou à la gourmande tartelette aux champignons et son émulsion à l’aneth. Coup de foudre hivernal pour l’épaule d’agneau confite, sa poire nashi à la badiane, un redoutable jus d’agneau légèrement épicé et une subtile purée de piment harissa façon Mapo.

Talent au rendez-vous

Même si les patrons étaient absents le soir de notre visite (oui un restaurateur moderne en a le droit), le Mapo tourne au rythme des couverts et s’envole vers des contrées gastronomiques gourmandes riches et variées. Même si nous restons persuadés que le chef cache encore bien d’autres ressources culinaires sous sa toque, le talent est déjà au rendez-vous chez Mapo.