Le Jardinier : une parenthèse de quiétude au cœur du Woodward

C’est dans le cadre feutré et raffiné de l’hôtel The Woodward que se niche le restaurant Le Jardinier. Une adresse qui porte bien son nom car ici, la nature s’invite à table. La salle, baignée de lumière grâce à ses grandes baies vitrées, offre une vue sur le lac, où les mâts des voiliers se balancent doucement au rythme du vent. L’élégance du lieu se retrouve dans la décoration : tables en marbre, plantes luxuriantes, et cette atmosphère sereine, presque suspendue, qui invite à savourer le moment en toute tranquillité. Le personnel, d’une grande bienveillance, met un point d’honneur à ce que chaque convive se sente considéré et à l’aise. Rien n’est laissé au hasard, tout est juste, fluide, naturel. Une parenthèse de quiétude où le temps semble ralentir.

Cascade d’herbes

Le déjeuner débute par un amuse-bouche aux notes automnales qui met immédiatement les sens en éveil. Un velouté de potiron au siphon, aérien et soyeux, réhaussé de morceaux de châtaignes qui apportent texture et douceur. À ses côtés, une sphérification de betterave posée sur un cracker aux graines, relevée d’un gel de pomme. Une bouchée qui éclate en bouche et révèle un équilibre subtil, préparant le palais à la suite du repas.

L’entrée est un hymne à la fraîcheur et à la légèreté. Le concombre de Perse se dévoile dans une composition tout en contraste et en harmonie avec une base de tartare de poire et d’avocat, surmontée de fines tranches de concombre et d’un sorbet à la coriandre et au basilic. Une cascade d’herbes fraîches vient coiffer l’ensemble, telle une couronne végétale. Au dernier moment, un jus de concombre et de piment vient ajouter une note de gazpacho et un frisson de chaleur. La douceur du tartare s’équilibre avec le piquant du piment, tandis que le froid du sorbet crée un jeu de contrastes. Chaque bouchée évoque les derniers jours d’été, quand le soleil chauffe encore mais que l’air commence à se rafraîchir. Un plat poétique, précis et délicieux.

Risotto automnal

Le plat principal nous plonge dans l’automne. Un risotto aux champignons, généreux et parfaitement exécuté, qui réunit toutes les nuances de la forêt. Le tout est accompagné d’une crème d’ail noir et d’un coulis d’herbes au vinaigre balsamique blanc pour un bel équilibre les saveurs. La cuisson du riz est impeccable, pour un résultat crémeux juste comme il faut, et les champignons, sautés, crus ou en pickles, accompagnent chaque bouchée à merveille. Le balsamique blanc casse la richesse du plat et apporte une acidité bienvenue. Une assiette de saison, réconfortante et maîtrisée.

Le repas se conclut en apothéose avec le dessert à la vanille signé Titouan Claudet. Un gâteau mousseline aérien sert d’écrin à une crème brûlée glacée, surmontée d’une fine tuile gavotte. Le craquant délicat de la tuile cède sous la cuillère, révélant un cœur onctueux et glacé. En bouche, c’est une explosion de textures, une vanille intense qui tapisse tout le palais et un équilibre parfait. Un dessert d’une simplicité apparente, mais d’une technicité et d’une précision absolue, qui laisse une empreinte douce, élégante et inoubliable.

Équilibre culinaire

Le Jardinier vous propose des plats avec un équilibre parfaitement maîtrisé entre nature, élégance et émotion. Chaque plat raconte une saison, un souvenir, une sensation. Le service attentionné, la sérénité du lieu et la finesse des assiettes composent un ensemble cohérent et apaisant. Si vous cherchez une expérience culinaire qui allie beauté, bienveillance et excellence, Le Jardinier mérite sans conteste une halte. Et surtout, gardez une place pour le dessert, car il serait dommage de passer à côté d’un tel moment de grâce.