Enchantement thaï

Edouard Amoiel

01 février 2022

Deuxième enseigne genevoise dédiée à la cuisine thaïlandaise, signée par Sandrine Pally et Yuttakan Pongkunsup, Suahoy charme à tous les niveaux. Périple garanti en terre asiatique.

C’est un voyage express vers la Thaïlande qui attend les convives attablés au restaurant Suhaoy, situé dans le quartier proche de l’Hôpital Universitaire de Genève. Sandrine Pally et Yuttakan Pongkunsup, créateurs du très couru Soï Thaï Canteen dans le quartier des Pâquis, récidivent avec brio dans une formule s’éloignant légèrement de l’esprit de cuisine de rue qui avait remporté un grand succès sur la rive droite. Inutile de tergiverser : leur deuxième opus est une réussite. Immersion dans un monde merveilleux où les saveurs, les épices et les piments du pays du sud-est asiatique sont cuisinés avec finesse, panache et raffinement.

Huîtres chez Suahoy

© Edouard Amoiel

Engagement efficace

Suahoy est un établissement vivant, jovial et attirant où le bruit de la salle s’entremêle avec une musique thaïlandaise traditionnelle. Quel plaisir de se laisser happer par l’énergie communicative de protagonistes inconnus, tous ravis de partager ce moment culinaire. Côté salle, un duo brille de mille feux par son efficacité, sa connaissance de la carte et sa joyeuse bonne-humeur. Avec un accueil chaleureux et une attention rare portée aux clients, l’équipe de salle remplit son rôle avec brio et un naturel déconcertant.

Une seule parole, un seul regard ou un seul sourire suffisent à transformer un dîner banal en un moment unique. Alors que la tendance médiatique se limite à mettre en lumière les chefs en cuisine, il convient de rappeler que le travail en salle et le service sont plus que jamais essentiels au bon fonctionnement d’un restaurant. Même si la pénurie de personnel qualifié fait rage dans ce secteur, le restaurant Suahoy quant à lui ne subit aucunement de tribulations salariales.

Langue de boeuf Suahoy

© Edouard Amoiel

Léger picotement

Laissons-nous séduire par les huîtres Gillardeau que l’on nous conseille de relever avec une cuillère de sauce à l’ail, citron vert et piment vert. Un assaisonnement qui donne un léger coup de fouet sans dénaturer le plat. Difficile de résister à la langue de bœuf, tranchée finement et merveilleusement cuite. Agrémentée d’une sauce Jim Jaew au tamarin, à la sauce de poisson et au jus de citron. Un délice !  Le crabe frais cuit au wok à la poudre de curry jaune, pâte de piment doux et cèleri chinois réveille et désarçonne. Les yeux s’embrument et une petite larme vient confirmer le piquant de la pâte de piment… Le duo en salle avait pourtant prévenu ! Le Laab de canard hâché au couteau et sa peau croustillante, servi tiède comme il se doit, escorté de cacahuètes et d’oignons est une gourmandise insoupçonnée.

Le restaurant Suahoy offre une parenthèse vagabonde et gourmande et possède tous les atouts pour remporter un succès durable et permanent dans le cœur des genevois. Une route relevée de saveurs déroutantes et d’accords surprenants.

Bar Suahoy

© Edouard Amoiel


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