Bombar, en toutes circonstances

Edouard Amoiel
21 octobre 2021
Avec Marc Popper à sa barre et Victor Freiburghaus derrière les fourneaux, le Bombar continue sa croisière en toute quiétude sur un long fleuve tranquille.
Le Bombar est une histoire culinaire comme on les aime et que l’on voudrait voir arriver plus souvent. Alors que les ravages de la crise sanitaire continuent de se faire sentir dans le monde de la restauration, il se pourrait qu’une telle aventure gastronomique soit relatée dans un vieux grimoire trouvé au fond d’un grenier, puis considérée comme une légende et racontée aux enfants. Situé place des Augustins, l’établissement a conquis le cœur des habitants de la cité de Calvin tant le succès est au rendez-vous. Les saisons passent, les cartes des mets changent, les bouteilles de vins se débouchent et l’engouement est intact comme au premier jour.
© Edouard Amoiel
Ambiance libre
Foncièrement dans l’air du temps, ce bar/restaurant « tout en un » est propice aux brèves de comptoir autour d’un verre de vin nature, d’un cocktail maison et de plats gourmands et tranchants à se partager… ou pas. Son zinc est une réelle réussite, un hymne à la rencontre, à la discussion et à la joie de vivre sans obligation ni contrainte. Le Bombar a cette faculté de rassembler en toute décontraction. Oublions les codes et les manières, que ce soit pour une séquence de plusieurs plats ou un simple grignotage, c’est un endroit pour se divertir.
Vêtu de sa traditionnelle veste dans le style d’un bleu de travail, Marc Popper, le patron des lieux n’est pas étranger au succès de l’affaire. Attentif aux moindres détails, cet ancien expert en communication s’est reconverti dans le monde de la restauration en débutant avec le Paradiso, café déjà très couru pour la qualité de ses produits et son ambiance apaisante. Rebelote au Bombar, en version nocturne, où la terrine de pot-au-feu a remplacé la salade de semoule, rucola et feta.
© Edouard Amoiel
Préliminaires culinaires
C’est avec une courte carte de mets engagés que la magie opère. Les créations du chef Victor Freiburghaus s’enchaînent à un rythme léger en fonction de l’envie du client. Un début tout en douceur avec quelques accras de morue moelleux et leur mayonnaise relevée au satay, suivis d’une courge rôtie et son siphon de châtaigne qui confirment la présence bien établie de l’automne. Difficile de ne pas céder à la tentation du risotto à la betterave escorté de sa généreuse straciatella. Pour finir en apothéose, deux propositions sucrées : un redoutable riz au lait / caramel beurre salé et une envoûtante mousse au chocolat pour atterrir tout en douceur.
Avec un service aux petits oignons, une cuisine très aboutie et une ambiance décontractée, le Bombar est une étoile rassurante et constante au milieu d’une nébuleuse d’incertitudes. Un seul astéroïde en vue : la nécessité de réserver afin de pouvoir fouler le seuil de cette planète gourmande. A vos portables…