Maître de l’hôtel
Edouard Amoiel
07 octobre 2021
Robert Herr est le nouveau directeur de l’hôtel Beau-Rivage Genève. Entretien avec un professionnel du secteur qui prend les manettes du mythique établissement.
Itinéraire d’un hôtelier doué
Comme le temps passe vite lorsque l’on est confortablement installé dans le petit salon adossé au bar. Avec son décor feutré, ses nappes blanches, sa vue sur le jet d’eau et le monument Brunswick, l’entretien se présente sous les meilleurs auspices. Les glaçons dans mon verre d’eau gazeuse commencent tout juste à craquer quand le nouveau patron arrive d’un pas décidé. Chaussures cirées, costume impeccablement taillé, cravate parfaitement nouée… la rigueur hôtelière se fait tout de suite sentir. Alors que le Covid-19 plane inlassablement au-dessus de nos têtes, rencontre avec Robert Herr, l’homme providentiel responsable d’écrire les premières lignes d’un nouveau chapitre de l’hôtel Beau-Rivage.
Issu d’une famille travaillant dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, Robert est marqué au fer rouge dès son plus jeune âge par cette profession. Au gré du temps et sans aucune pression parentale, il se laisse pourtant séduire par le chant des sirènes hôtelières. « Même si je suis le seul dans une fratrie de quatre enfants à suivre cette voie, ce monde a toujours fait partie de mon ADN » déclare-t-il dans un excellent français aux intonations germaniques, avant de poursuivre « Je n’ai pas emprunté cette direction professionnelle par obligation. Mes parents n’ont eu aucune influence sur mon choix ».
Hautes études
Attiré par le savant mélange de pratique et de théorie, il intègre les bancs de la fameuse l’École Hôtelière de Lausanne. Rapidement, le jeune étudiant d’origine américano-suisse s’épanouit dans sa vie estudiantine et comprend qu’il a fait le bon choix. Diplôme en poche, il rentre en 1994 au sein d’un groupe hôtelier à la renommée internationale qui lui propose de financer ses études supérieures afin de décrocher un MBA. Après 23 ans de bons et loyaux services et arpenté les couloirs de huit hôtels dans différents pays dans le monde et sur différents continents, il quitte la société. « Même si l’on reste dans une philosophie managériale de groupe avec une certaine forme de standardisation, chaque établissement est culturellement et structurellement différent. En fait, les attentes n’étaient jamais les mêmes ».
Axe stratégique
En 2016, Robert Herr et sa famille posent leurs valises dans la région de Lucerne. Nouveau challenge, nouvelle vie ! Il prend la direction d’une entité hôtelière regroupant sous la même casquette une résidence, une clinique et des hôtels. Quatre ans plus tard, il arrive à Genève avec pour mission d’apporter de l’innovation et des améliorations à l’hôtel. En étroite collaboration avec la nouvelle famille de propriétaires, il sait que la tâche n’est pas simple. « Tout en conservant l’âme de la maison, il est néanmoins nécessaire de constamment s’interroger sur les nouveaux modes de consommation et s’avoir s’adapter. Il y aura une évolution à l’hôtel Beau-Rivage mais pas une transformation. Le passé c’est important mais le futur c’est essentiel ». Avec une clientèle d’affaire en berne, le segment du tourisme de loisir est dans l’axe stratégique de la direction. Comment rendre l’offre hôtelière plus attractive pour cette catégorie de clients ? « En mettant en avant notre savoir-faire » répond-t-il immédiatement. Avec des rénovations prévues prochainement, l’évolution de Beau-Rivage est en marche.