Frigidaire solidaire
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Edouard Amoiel
11 juillet 2022
En collaboration avec la ville de Genève, le projet Free-Go porté par l’Association Eco-citoyen lance des frigidaires en libre-service. L’approche sociale et responsable en faveur des plus démunis est devenu le fer de lance de la lutte contre le gaspillage alimentaire.
Ce sont les petites initiatives qui font les grands projets et les petites idées qui poussent vers les grands changements. Dans un monde où les inégalités sociales ne font que s’accroître, chaque initiative en faveur des plus démunis fait une différence notable. Avec leur premier frigidaire solidaire situé dans le quartier des Charmilles à Genève, le collectif Free-Go contribue à renforcer le lien humain à travers le partage de la nourriture. Une prise de conscience autour de l’échange de denrées alimentaires entre ceux qui ont et ceux qui manquent. Alors que 2,8 millions de tonnes d’aliment sont gaspillées par an rien que sur le canton de Genève (ce qui pourrait représenter un repas par jour et par habitant avec une meilleure gestion), l’initiative de ces frigidaires d’un nouveau genre semble plus nécessaire que jamais.
© Free.go
Cabane réfrigérée
« Tout en faisant prendre conscience au plus grand nombre que les aliments peuvent être partagés au lieu d’être jetés, la première idée est de surtout générer des liens entre les gens. C’est simplement du bon sens lorsqu’on y pense. La nourriture est le meilleur réseau social » souligne Maxime Faimali, chef du projet Free-Go. Ce jeune entrepreneur solidaire a commencé son aventure en région parisienne avant de rejoindre plus récemment les rives du Léman. Il y a cinq mois, il décide de reprendre le projet malgré les problématiques liées à une telle mise en place. Structurellement construit comme une mini cabane en bois, le frigidaire est aussi atypique que fonctionnel. En fonction de l’approvisionnement du jour, il contient des fruits et des légumes alternant avec des produits laitiers ou des céréales ainsi que des protéines végétales.
Concrètement, comment ça marche ? Munis de leur vélo cargo, deux membres de l’association arpentent chaque jour les artères genevoises pour collecter les produits alimentaires invendus auprès des épiceries environnantes. « Deux fois par jour, William et Larry viennent approvisionner le frigidaire et par la même occasion le nettoyer. Nous avons un cahier des charges très strict à respecter en matière d’hygiène. Il y a une intendance quotidienne » rappelle Maxime. Chaque article est préalablement pesé afin de pouvoir calculer la quantité d’aliments ainsi récupérée. L’alcool, les plats mijotés par des particuliers, la viande et les poissons crus sont proscrits. En cas de doute, des indications claires sont indiquées sur le frigidaire.
Collaboration restaurant
A l’image des toits végétalisés, les idées créatives fusent et le collectif réfléchit déjà à d’éventuels concepts à venir. Un deuxième frigo devrait bientôt voir le jour dans le quartier des Pâquis et d’autres dans les prochains mois. La prochaine étape est de susciter l’intérêt du monde de la restauration et de sensibiliser des chefs à cette noble cause. Le spectre est large et les collaborations sont multiples. Il n’y a plus qu’à…