Onassis chez Kennedy

Edouard Amoiel
04 août 2023
Découverte hasardeuse en terre phocéenne où se cachent un bar, un écailler, un bistrot et un restaurant gastronomique au sein d’un même établissement.
Quoi de mieux que de tomber raide dingue d’un restaurant découvert par hasard ? Quoi de mieux que de s’arrêter devant une devanture qui titille notre curiosité ? Quoi de mieux que d’en franchir le seuil, partir à la découverte et vivre, en fonction des protagonistes, un instant étincelant ou bien subir une parfaite déconvenue ? C’est courir le risque de tomber de haut ou tout en bas !

Mâle alpha
Dans le quartier paisible de Malmousque à Marseille, se cache une table de haut niveau qui abrite un bar, un écailler, un comptoir à poissons et quelques tables au rez-de-chaussée et, derrière une porte dérobée, un restaurant gastronomique intimiste au premier étage. Bienvenue sur la corniche Kennedy dans le restaurant Onassis… vous voyez le parallèle ? Séquence immersion avec une belle dose de passion.
Inutile de tergiverser, nous sommes sous le charme. Tout commence par un sourire et un accueil rassurant. Les ardoises arrivent dans la foulée avec un verre de Chenin en guise de prélude viticole. Nous plongeons des morceaux d’une généreuse miche de pain de campagne dans un tarama onctueux et dense. L’affaire est lancée ! On aurait (presque) pu en rester là tant l’instant est rare mais on aurait regretté de ne pas avoir goûté au bonheur opulent du sashimi de bonite et de sa sauce soja. Le plat était pour une personne, nous en avons rapidement commandé un deuxième. Puis on déguste un plateau de fruits de mer en cachette avant de se partager un loup des calanques à la cuisson parfaite. Et surprise, on découvre que l’établissement abrite un restaurant gastronomique au premier étage. Réservation est faite pour le soir même !

Pèlerinage gastronomique
Nous revenons avec une excitation grandissante. Comment faire mieux ? A quoi s’attendre ? Nous prenons l’escalier vert bouteille qui nous conduit vers une petite salle intimiste et élégante avec un passe ouvert sur la cuisine, comme le veut la tendance. Derrière les fourneaux, le chef Joffray Bohaer propose un voyage gastronomique partant de Marseille à destination d’Asilah, Nagoya, Koh Samui, Istanbul et Los Angeles. Un pèlerinage aux parfums divers et variés. Côté salle, l’imperturbable Fiona Hsissou maîtrise les aléas du service avec panache et sensibilité.
Nous nous souviendrons longtemps (mais très longtemps) du rouget croustillant, de sa mayonnaise relevée et du sublime bouillon façon bouillabaisse. Nous nous souviendrons longtemps du carpaccio de poulpe accompagné d’une mousse de poivrons légèrement épicée. Nous nous souviendrons longtemps de ce cabillaud nacré et de sa mousseline de chou-fleur. Nous nous souviendrons longtemps de cette halte chanceuse et merveilleuse chez Onassis….