Le beau, la brute et le Bon Georges

Edouard Amoiel

25 novembre 2024

Avec une réputation qui dépasse les frontières de Paris, le Bon Georges se montre à la hauteur de ses promesses avec caractère et panache.

Le Bon Georges est le style de bistrot dont seul Paris a le secret. Un lieu où il fait bon vivre, où l’on rigole évidemment et où l’on picole occasionnellement. Un resto où les gens peuvent se libérer et quelque peu oublier leur quotidien. C’est tout cela un bistrot, et quel beau resto ! Avec un service de caractère (parisien en fin de compte !), nous sommes dans ce qui se fait de mieux en matière de temple bistrotier. Une carte des mets des plus attrayantes et gourmandes, une bible viticole des plus impressionnantes (au même titre que ses prix), un décor traditionnel où l’ardoise noire affichant les intitulés du menu jouxte les alignements des bouteilles de vin de renom et un plateau de fromages aguichant. Bon Georges ouvre-toi…

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Le Bon George ©Edouard Amoiel

Deux salles, deux menus, une ambiance

C’est dans la petite salle située au fond du restaurant qu’une table de copains festoie joyeusement à l’abri des regards. Autour d’un comptoir de quelques places, le chef Loïc Lobet reçoit ses convives en cuisinant un menu spécialement pour eux. Avec des produits du marché, de saison cela va de soi (inutile de le préciser) et selon son inspiration, le cuisinier s’amuse et prend plaisir à faire plaisir. Au Bon Georges, pas d’esbroufe, mais néanmoins une sacrée dose de technicité à laquelle s’ajoute une générosité quasi sans limite. Alors, on se laisser guider… vers les Saint-Jacques superbement cuites recouvertes d’un envoûtant sabayon au champagne, citron caviar et quelques œufs de brochet fumé. Une entrée en matière aussi troublante que déroutante qui annonce d’emblée la couleur.

Nous reprenons à peine nos esprits que des bolets entrent en matière. Préparés avec du foie gras, deux mondes s’enlacent pour mieux danser. Loïc Lobet cuit les champignons dans la graisse du foie gras et propose une crème de cèpes au foie gras afin d’accentuer le mariage. Le tout parsemé de quelques pickles de poire sur le dessus. Consentement mutuel et coup de foudre général. Le mignon de veau, quant à lui, est cuit dans la graisse de bœuf, arrosé régulièrement, escorté de girolles et chanterelles rôties, accompagné de l’incontournable gâteau de pommes de terre, le tout servi avec un jus de veau réduit. Plaisir immense !

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Les Saint-Jacques du Bon Georges ©Edouard Amoiel

Garant des traditions

Le chef aime plaisanter avec ses convives mais ne plaisante pas avec sa cuisine.  Le menu gourmand pour gourmets tout à fait dans l’air du temps du Bon Georges remplit maintenant plus que jamais son rôle de garant des institutions et des traditions.