Fidèle au bistrot

Le chef Romain Desvenain a rajouté des nappes blanches sur les tables de sa charmante terrasse. « C’est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup ». Ne prenons pas peur, il n’a pas transformé son Bistrot du Lion d’Or en un restaurant gastronomique mais avec ce détail décoratif, il apporte une touche d’élégance à la salle extérieure de son temple gourmand carougeois. Au détour d’un aparté culinaire, prenons le temps de rendre visite à ce lieu chargé en émotion. 

Cure de jouvence

Loin de rester dans l’immobilisme culinaire, le chef a fait évoluer la carte des mets dès son arrivée à bord. Avec un soupçon de retenue au début (quoi de plus normal du reste), il a rapidement pris possession des fourneaux afin de délivrer des plats à son image tout en respectant la plus pure tradition du bistrot. Au fil des cartes, Romain Desvenain se libère et donne une deuxième vie à l’établissement qui s’affranchit de son passé. Disons-le franchement, le Bistrot du Lion d’Or revit ! Ce second souffle réconforte et confirme que la cuisine bistrotière a toujours et pour toujours un bel avenir devant elle. 

En cette merveilleuse soirée d’été, le ton est donné : déguster, profiter et se régaler. Le choix se porte sur un œuf parfait agrémenté d’une mousse de pipérade et quelques tranches de coppa. Un hommage au Pays basque sans doute. Un imposant cœur d’artichaut surmonté de généreuses tranches de fera et son accompagnement de sarrasin offre une alternative savoureuse. Une vinaigrette prononcée, bien acidulée aurait-elle été la bienvenue ? Peut-être. Permettons-nous d’en émettre l’idée, en toute humilité. Le maquereau, pourtant si décrié et sous-estimé, est de toute beauté et reflète parfaitement la philosophie culinaire du chef. Avec sa vinaigrette de coquillages et sa pomme de terre confite au thym et citron, le plat est un hymne gourmand par excellence. 

Belle histoire

Le Bistrot du Lion d’Or est bel est bien de retour. Il n’était pas vraiment parti mais, pendant un moment, le sort a voulu qu’il prenne un virage et change sa trajectoire. Aucun doute, aujourd’hui il y fait bon vivre et grâce à la reprise du lieu par le chef et à sa bonne réputation, le bistrot peut écrire de nouveaux chapitres gastronomiques. Quel plaisir de les lire et surtout… que l’histoire continue !