Le panini Pollo du Gran’Caffé

Clément Perrin
12 décembre 2024
Lors d’une fraîche après-midi de décembre, nous avons trouvé refuge au Gran’Caffé, tenu d’une main de maître par Patrick Mosca depuis un quart de siècle.
Tandis que les feuilles d’automne virevoltent et s’entassent sur la chaussée, que l’air humide forme de la condensation sur les vitres glacées des pare-brises, il fait bon s’accouder au comptoir du Gran’Caffé. L’établissement offre un cadre où l’on se sent bien, où le patron vous accueille en vous serrant la main et en plaisantant, où un vaste choix de vinyles assure une ambiance chaleureuse et où des paninis impressionnants vont assouvir votre faim. Ouvert de 7h30 à 18h30, ce snack-bar est le repaire du quartier animé de l’université.
Tous les clients connaissent le célèbre gérant, Patrick : ce jour-là, un habitué lui apporte un dessert de chez Renou et un autre lui parle de sa famille. Ce dernier a su prendre soin de sa clientèle et s’intégrer parfaitement au tissu social du quartier. Le Gran’Caffé est un lieu de rencontre où il n’est pas rare de voir les clients discuter entre eux. Rien n’a changé : des photos ornent les murs, une collection de vinyles trône fièrement dans la salle et un frigo à bière en libre-service invite à se sentir un peu chez soi. Patrick me confie ce jour-là : « C’est plus pratique, je n’ai pas le temps de servir les bières, c’est comme si on était à la maison. » Seul dans son petit comptoir de poche, il tient la barque depuis bientôt 26 ans et sert toujours, avec la même passion, des paninis qui régalent tout le quartier.
À la carte, treize paninis, des plus classiques comme la tomate-mozzarella, en passant par le Valaisan à la raclette. Son favori ? Le Sarde au mascarpone et salami piquant. Mais ce jour-là, je craque pour le panini Pollo aïoli : une focaccia toastée et bien croustillante, du poulet, un aïoli atomique, de la salade, des tomates, de la mozzarella et de la Bomba calabrese en supplément. Le bonheur ne se cache-t-il pas dans la simplicité ? Accoudé au comptoir en sirotant un sirop grenadine, on ne peut que constater que le Gran’Caffé s’impose comme une adresse de cœur, une véritable madeleine de Proust pour de nombreux Genevois.