Le Michelin 2024 est de sortie

Edouard Amoiel
22 octobre 2024
La nouvelle édition de la cérémonie du Guide Michelin Suisse a eu lieu, toujours au sein de l’EHL Hospitality Business School, mais dans une ambiance toujours aussi monotone.
Aucun doute, le Guide Michelin se plait sur les hauteurs de Lausanne. Pour la troisième année consécutive, la bible rouge pose une nouvelle fois ses couverts dans la prestigieuse École Hôtelière de Lausanne. Jusqu’ici rien de nouveau sous le soleil gastronomique helvétique. C’est la jeunesse qui est tout d’abord récompensée avec le chef Gilles Varone qui officie à Savièse et qui décroche le titre de « Young Chef Award ».

Arakel et F.P. Journe
Après son entrée au Gault&Millau, le restaurant Arakel créé toujours autant d’émoi en décrochant une étoile au Guide Michelin des plus méritées. Profitons de ces quelques lignes pour féliciter le chef Quentin Philippe et toute son équipe pour cette exceptionnelle distinction qui vient récompenser le travail accompli en à peine six mois d’exploitation. Restons à Genève où le chef Dominique Gauthier récupère son étoile pour son magnifique travail au restaurant F.P. Journe situé à la rue du Rhône. De la rive droite à la rive gauche, ce chef talentueux que l’on ne présente plus garde sa distinction et confirme que sa cuisine est plus en phase que jamais.
Nous restons néanmoins étonnés par l’oubli du chef Yoann Caloué qui a longtemps obtenu une étoile dans son antre gourmande carougeois, Le Flacon. Officiant actuellement au Café des Banques, il nous propose une cuisine aussi élégante que technique qui, selon nous, aurait pu figurer sur le podium des promus étoilés depuis l’année dernière. Une pensée particulière du côté de Bex dans le canton de Vaud, où la cheffe Marie Robert résume très bien la situation sur son compte Instagram en questionnant le Michelin sur le fait d’être invitée en tant que simple figurante sans recevoir de récompense. Avec des pratiques outrageuses et irrespectueuses envers une profession qui est déjà suffisamment malmenée, le Michelin fait preuve, une fois de plus, d’un manque cruel d’humanité et d’élégance. Bravo à cette cheffe pour son travail, son courage et son abnégation.

Le retour de Mitja Birlo
Après avoir obtenu la distinction du service lorsqu’elle officiait au restaurant Le Crocodile à Strasbourg, Sarah Benahmed récidive en décrochant ce même prix pour son exceptionnel travail au sein du restaurant gastronomique du Lausanne Palace. Après avoir distribué les étoiles vertes, le Guide Michelin nous emmène vers Lucerne au restaurant Colonnade au sein du Mandarin Oriental et récompense la cuisine du chef Gilad Peled avec une deuxième étoile. « Sans prendre de raccourci, nous cuisinons tous les jours avec nos cœurs et avec passion pour nos convives ».
Restons en suisse alémanique ou le chef Mitja Birlo retrouve une deuxième étoile pour son comptoir gourmand zurichois après avoir été récompensé par le passé au sein de l’hôtel 7132 à Vals dans les Grisons. Après une fermeture afin d’entreprendre d’importants travaux, la cheffe Anne-Sophie Pic conserve sa deuxième étoile au Beau-Rivage à Ouchy mais les organisateurs ne prennent pas la peine de présenter son chef exécutif, Jordan Theurillat, sur l’estrade aux côtés des deux nouveaux lauréats. Un manque de savoir-faire et de reconnaissance qui ne fait qu’accentuer le faible niveau de la cérémonie.
Les Quatre Mousquetaires
Au sommet de la hiérarchie culinaire, les quatre restaurants triplement étoilés gardent leurs titres si convoités. Félicitations à Franck Giovannini, Andreas Caminada, Peter Knogl et Sven Wassmer et toutes leurs équipes pour leur exceptionnel travail. Et voilà… après une heure de cérémonie pantouflarde les chefs repartent sur la route gastronomique toujours en quête de reconnaissance… celle de leurs clients surtout, qui demeure, quels que soient les choix, la plus belle des récompenses.