CAFÉ DES VOYAGEURS : CIRCULEZ, Y’A (PLUS) RIEN À VOIR !

Edouard Amoiel

08 septembre 2019

Avec son deuxième restaurant de Dimsums, Bao Steam Kitchen s’installe aux Glacis de Rive et ravive la vie d’un quartier trop longtemps endormi.

 

Véritable institution dans le cœur des genevois, le célèbre bistrot de la rue de la Gare des Eaux-Vives tient toujours… mais pas comme avant !

CEVA (pas)

Malgré le CEVA, le Café des Voyageurs est toujours là ! Immuable comme si rien ne s’était passé dans les environs. Adieu le buffet de la Gare des Eaux-Vives où officiait un certain Serge Labrosse, bienvenue à un imposant bloc de béton jaune qui accueillera prochainement logements, commerces et un hall de métro reliant Genève à la France voisine. Les travaux ont (per)duré… le Café des Voyageurs a maintenu le cap. C’est à la famille Mulato-Lembo que revient la lourde responsabilité de reprendre cette humble et discrète institution après le passage très apprécié de Jean-Luc Leroux et du chef Samuel Plaud (actuellement au Café du Plateau).

RUE DÉFIGURÉE

Même si la rue est défigurée par les travaux et que les places de stationnement en épi devant le restaurant ne sont plus, le décor du restaurant n’a quant à lui pas changé. Quelques bacs de plantes vertes ont fait leur apparition sur la terrasse comme pour donner un air de nature et compenser le bitume avoisinant. Nous prenons place, attendons longtemps les cartes (du reste plastifiées), l’eau est tiède, la bouteille n’est pas décapsulée devant le client et le pain est sec. A l’image de l’Escalope Milanaise, certains incontournables sont toujours là, d’autres ont laissé la place aux Risottos, spécialité depuis 1984 d’après l’intitulé. La carte ne joue pas la révolution !

ABONNÉS ABSENTS

C’est le pressé de légumes grillés à la mozzarelle di Bufala et basilic qui attire le regard à la lecture. Présentée en rosace, l’entrée manque toutefois de caractère, de punch et de vivacité. Malgré un pesto timide en basilic, l’assaisonnement reste aux abonnés absents. Les filets de perche tiennent la route mais que dire des tomates cherry non équeutées superposées sur deux flans d’épinard aussi fades que dépassés. La cuisson saignante du filet de bœuf est respectée mais l’interrogation demeure à la vue d’un demi citron en accompagnement.

Le Mot de la Faim

Comme souvent, le décor demeure mais l’âme n’y est plus. Et la cerise sur le gâteau (ou la tomate sur le flan), c’est de voir deux cuisiniers fumer sur la terrasse alors que nous sommes encore en train de manger ! Circulez, y’a rien à voir…