Sous le signe du restaurant
Edouard Amoiel
21 mars 2022
Avec un personnel constitué de personnes sourdes et entendantes, Vroom à Genève est le premier restaurant en langue des signes. Une expérience bienveillante et enrichissante.
Unification
Avec ses larges baies vitrées, l’arcade abritant le restaurant flambant neuf est baignée de lumière naturelle et réconfortante. Alors que la machine à café émet un bruit assourdissant, paradoxalement un petit groupe s’installe autour d’un écran afin de suivre une présentation conduite en langage des signes. Construit en bois, le bar de forme arrondie n’a rien à envier aux traditionnels comptoirs à cocktail. Lors de la création de l’établissement, aucun détail n’a été laissé au hasard faisant en sorte que le handicap ne soit pas synonyme d’isolement mais plutôt d’unification. « Tout a été conçu afin que les personnes travaillant sur place soient complètement autonomes et que l’environnement dans son ensemble favorise la visibilité » révèle Elodie Ernst, responsable de la communication de Vroom. Le sol et le plafond sont recouverts de matériaux phono absorbants, les tables rondes encouragent le contact visuel, la cuisine professionnelle ouverte sur la salle facilite la communication et des appels lumineux envoient des signaux au personnel. Prochainement, des tablettes contenant des tutoriels vidéo seront fournies afin de permettre une initiation à la langue des signes.
Cohésion sociale
Avec une cinquantaine de places assises, Vroom est un véritable restaurant contemporain, moderne, aux traits architecturaux minimalistes. Au-delà de sa décoration, c’est un lieu où les barrières sociales tombent en favorisant la diversité et l’égalité. « Notre but est de déconstruire les stéréotypes autour du handicap et de la surdité tout en créant une meilleure cohésion sociale et professionnelle ». Quelle magnifique réussite !